Sublime Kaléidoscope symphonique
Dans le cadre des Belles Sorties de La MEL, L'Atrium de La Source a accueilli l'Orchestre national de Lille, ce jeudi 22 mai 2025. Sous la baguette virevoltante de Bar Avni, Premier prix du concours la Maestra 2024, les 36 musiciens ont proposé trois pièces de Farrenc, Dessner et Mozart. Trois oeuvres partageant la même vitalité rythmique, teintée d'une légère dose de tragique, dont s'est régalé le public roncquois.
Trois oeuvres, trois siècles, trois styles : l'Orchestre national de Lille a emmené le public roncquois dans un voyage musical aux ambiances variées, enchaînant une symphonie romantique de Louise Farrenc, puis une pièce contemporaine de Bryce Dessner avant de terminer par un chef-d'oeuvre de la période classique : la Symphonie n°40 de Mozart.
Point commun entre ces trois pièces aux esthétiques très différentes : une vitalité rythmique et un sens du tragique identiques.
Symphonie N°3 en sol mineur op.36
Créée en 1849 à Paris, cette oeuvre est l'ultime symphonie de Louise Farrenc, qui fut l'une des premières femmes professeures de piano au Conservatoire de Paris – et la première à percevoir un salaire égale à celui de ses homologues masculins. Qualifiée par la presse de l'époque d'oeuvre « forte et virile », elle a emmené le public dans des univers variés, avec les variations de l'Andante, du Scherzo et du Finale.
Aheym
Deuxième cavalcade tragique, avec l'oeuvre de Bryce Dessner, intitulée Aheym (le retour, en Yiddish). Un voyage dans le temps et l'espace, oscillant entre inquiétude et espoir, exprimant le sentiment de nostalgie qui étreint tous les exilés. Composée à la demande du violoniste David Harringtonpour les quatre musiciens avant-gardistes duKronos Quartet, la pièce a été créée en 2009 au MusicNOW Festival de Cincinnati. Elle a ensuite été transcrite pour orchestre à cordes et intégrée récemment au répertoire de l'ONL
Symphonie N°40 en sol mineur
Le concert s'est terminé avec une oeuvre dont nous avons tous en tête le célébrissime premier mouvement, le molto allegro. Une symphonie magistrale que l'on doit à Wolfang Amadeus Mozart, composée en 1788, écrite après le décès en bas âge de sa fille. Certains y entendent les violons haleter et sangloter, d'autres les cordes râler. Le calme de l'Andante nous emmène ensuite vers un menuet énergique, sublime introduction à la ronde vertigineuse de l'Allegro Assai.
Bar Avni, percutante cheffe d'orchestre
Pour diriger ces trois chefs d'oeuvres musicaux, Bar Avni, percussionniste de formation et lauréate de la Maestra 2024, à Paris. Dans la besace de la jeune femme, d'autres récompenses et des collaborations avec des orchestres renommés : ONL, bien sûr, mais aussi l'Orchestre de Paris, l'Orchestre national de Bordeaux, l'Orchestre philharmonique de Brême… entre autres. Vivant pleinement la musique, Bar Avni a conquis le public roncquois tant par sa présence scénique affirmée que par sa musicalité raffinée.