Un sentiment d’abandon face à des questions sensibles

Mercredi, 18 Décembre 2013 15:08

En entame de la séance du conseil municipal du 17 décembre, Vincent Ledoux a exprimé publiquement le sentiment d'abandon ressenti par les Maires face à l'évolution actuelle de leur relation avec les représentants de l'Etat : « à l'heure où des citoyens légitimement inquiets pour leur sécurité et la préservation de leur cadre de vie sollicitent quotidiennement leur Maire, celui-ci doit être soutenu et accompagné par les services de l'Etat  afin d'apporter les réponses concrètes que sa population attend. »  Ainsi, après l'installation d'un commissariat « structurant pour notre territoire qui a nécessité près de 450 000€ d'investissement - supporté par les communes de Roncq et de Linselles- avec l'accueil de la brigade canine de la police au CTM, nous  constatons cinq ans plus tard un redéploiement des policiers vers le commissariat de Tourcoing, décision unilatérale et sans communication préalable auprès des élus par les services de l'Etat. »  Le comble, « c'est d'apprendre par la presse du week-end la dénomination du nouvel hôtel de police pour Tourcoing et la Vallée de la Lys. A cela s'ajoute la résiliation du bail d'utilisation des locaux du CTM accueillant la brigade canine qui avaient fait l'objet d'un investissement de 50 000€ il y a cinq ans. »  Le désappointement du Maire s'exprime également au sujet de l'installation d'une quarantaine de Roms bosniaques sur l'aire d'accueil provisoire des gens du voyage, mais aussi de Roms roumains sur la drève du futur parc d'activités Pierre-Mauroy : « cela fait maintenant plus d'un mois que ceux-ci sont installés dans des conditions totalement inqualifiables d'un point de vue sanitaire. Malgré mes multiples interpellations du Préfet, de la Police Nationale, du Ministre de l'Intérieur, rien à ce jour n'a été fait. J'ai, dès leur arrivée, alerté les services préfectoraux et demandé que soit effectué en urgence un diagnostic social, demande restée sans suite : lorsque je parle humanitaire, on me répond procédure ! »  Par ailleurs, on nous demande de « scolariser cinq enfants roms hébergés dans un hôtel roncquois sur demande de la Préfecture, sans que la Ville en soit officiellement informée. »  « Comment fait-on face au mutisme de l'Etat ? » s'interroge le Maire, « comment voulez-vous que nous puissions expliquer cette absence de communication et cet immobilisme des pouvoirs publics à nos concitoyens parfois légitimement en colère et en attente de réponses, à une heure où nous leur demandons de faire des sacrifices énormes afin de redresser la situation de notre pays, alors que nous les appelons à avoir une attitude citoyenne au quotidien, que nous constatons d'ailleurs leur grande modération sur ces sujets délicats, que nous nous efforçons de demeurer les garants du vivre ensemble et que nous luttons quotidiennement contre les populismes qui se nourrissent de ce genre de situation ? »  Le voeu ainsi formulé - dans lequel le Conseil Municipal prie le Ministre de l'Intérieur de bien vouloir lui préciser ses intentions quant à l'organisation du service public de la police nationale relevant de la circonscription de Tourcoing et réitère, si besoin était, sa demande de maintenir et de conforter sur Roncq une présence policière active - a été voté à l'unanimité.